Interview Jacques Foucry

Un jour, Apple a décidé de conjuguer ma passion et mon travail avec Mac OS X.
Le bonheur est peut-être de ce monde.

Actuellement, je suis formateur Unix.

J'ai touché mon premier Mac en 1984 (chez un revendeur), j'ai eu mon premier Mac en 1992 et depuis je n'ai eu que des Mac.

J'ai commencé Mac OS avec Rhapsody, et Mac OS X Server avec la 10.0 dont j'ai oublié le petit nom.

Non, je n'ai aucune certification Apple.
Je n'ai jamais tenté de les passer, par manque de temps et d'envie sans doute.

Ma connaissance d'Unix a suffi pour appréhender Mac OS X. Après tout, Mac OS X, ce n'est qu'Unix torturé, tout comme AIX ou Solaris.

N'ayant qu'une toute petite production sous Mac OS X Server, j'ai toujours été enthousiaste à la sortie d'une nouvelle version.
Quelle joie de découvrir les nouveaux bogues concoctés par Cupertino.

Le passage à Intel a été « psychologiquement » plus difficile.
Apple s'alliait quand même avec les cosmonautes brûlés quatre ans plus tôt dans les pubs pour le G3. Le plus dur a été le discours d'Apple. Avec les processeurs Intel, les Macs vont deux fois plus vite qu'avec le G5 (que nous vous avons vendus au prix fort il y a un mois).
Finalement, cela s'avère un bon choix.

Pour ce qui est de la nouveauté que j'ai le plus appréciée, c'est le passage de sendmail à postfix pour le serveur de courrier électronique. Celle avec laquelle j'ai encore un peu de mal, c'est launchd. Sur le papier, c'est génial, mais un poil lourd à mettre en place.

J'en suis fan.
Je vais l'utiliser activement pour l'écriture de mes prochains ouvrages. Avoir un Mac OS X Server sous la main en permanence, quel pied !
Pour un administrateur plus courant, je dirais que cela peut lui apporter une machine de test à moindre coût. Pour tester les mises à jour, des montées de versions, de nouvelles configurations, etc.

Je possède deux Mac Mini, un PPC et un Intel.
Le PPC ne sert plus beaucoup, l'Intel fait serveur de mail, serveur web, serveur de surveillance…
Un portable 17" qui est ma machine de travail couplé à écran 23".
Il me reste dans un coin un Mac 128 (oui oui, le tout premier) et un ancien modèle de MacBook Pro 17".

Mes applications favorites sont (attention les yeux, ça pique) : vi, Textmate, Mac OS X Server, rrdtools, en fait que des trucs d'admin.
J'affectionne aussi les outils que j'utilise pour écrire, oXygenXML pour le texte et Inkscape pour les graphiques.
Sans oublier Antidote, le dictionnaire correcteur orthographique de Druide Informatique (la version du dictionnaire pour iPhone est géniale).

Que le travail que cela demande est très vite récompensé. Ça vaut vraiment le coup de s'y investir un peu pour retirer beaucoup. J'ai beaucoup d'amis qui sont des geeks unixiens à poils durs, qui raillaient Mac OS X, jusqu'au moment où ils ont osé sauter le pas. Ne leur demandez pas aujourd'hui de lâcher leur Mac, ils mordraient. :-)

Sans doute l'effet halo, qu'il va falloir orthographier l'effet « Allo ? » :-)

Maintenant, je ne suis pas vraiment super heureux de ce succès. Les machines sont moins bien finies, de moins bonne qualité et cela est dû, je pense, au fait qu'il faut produire plus pour satisfaire la demande. Le rêve de 20 % de part de marché est pour moi un cauchemar.

J'ai commencé avec trois copains (Alexandre Carlhian, Jayce Piel et Jean-Philippe Lecaille) en 2003 par le « Cahier du programmeur Mac OS X » paru chez Eyrolles.

J'ai enchaîné aussitôt avec le « Cahier de l'admin Mac OS X Server », toujours chez Eyrolles.

Un peu frustré par cette expérience (la pression, les délais, le nombre limité de pages…) j'ai décidé que, désormais, je me passe d'éditeur.
La découverte de DocBook a fait pencher la balance, aucun éditeur ne sachant ce que c'est.
Et j'ai embrayé sur les « Mac OS X Server à votre service », à titre de loisir.

Note de la Rédaction : Vous trouverez la table des matières et un chapitre de démonstration de la seconde édition du livre Mac OS X Server à votre service sur la page que Jacques Foucry lui a consacrée sur son site.

Il s'agit d'une mise à jour. J'y ai ajouté les chapitres sur les outils collaboratifs proposés par Apple (iCal Server, le wiki, etc.).

Je ne cherche pas à tout prix à vendre cette nouvelle version. Si vous êtes en Mac OS X Server Tiger et que vous n'avez pas besoin des nouveautés d'Apple, surtout, ne changez rien ! Tant que ça marche, on ne touche à rien.
Par contre si vous êtes intéressé par ces nouveautés, cette nouvelle version va vous aider à les mettre en place, à comprendre les mécanismes cachés (enfin, c'est ce que j'espère).

Hum… Difficile à dire. Dans la série administration de Mac OS X Server le choix n'est pas énorme (suivez mon regard).
En programmation je pense bien sûr aux livres d'Aaron Hillegass qui forment LES livres indispensables.

Pour tout ce qui du reste, ayant un rapport avec le Mac parce que présent dans Mac OS X, j'aime beaucoup les livres de pragmatic programmers, ils sont bien faits… Un peu comme les livres O'Reilly en leur temps.

En fait, je lis peu de littérature spécifiquement « Mac », je cherche plutôt à me perfectionner sur certaines technologies comme RubyOnRails.

La photo est l'une de mes autres passions, avec l'histoire et les vieilles pierres (Pardonnez-moi, Princes, si je suis foutrement moyenâgeux…)

Pour gérer mes photos, j'utilise Lightroom. Tout simplement parce qu'il était moins cher qu'Aperture et qu'à l'époque il tournait sur ma configuration matérielle. Malheureusement, je suis obligé d'utiliser aussi iPhoto pour transférer mes plus beaux clichés sur mon iPhone.

Un livre sur l'administration de Mac OS X, à la ligne de commande, avec des scripts, des astuces pour unixiens…

Pas grand-chose en fait. J'aimerais un pilote générique de lecteur de bandes pour les logiciels de sauvegarde, un /dev/rmt (les unixiens comprendront) :-) .
Au niveau matériel, je les laisse jouer et j'attends les surprises… Ah si ! Mettez une prise RJ45 sur le MacBook Air.

Snow Leopard ? Il n'est pas prêt d'être sec celui-là, à courir dans la neige :-)
Maintenant qu'Apple pose un peu ses bagages et rassemble les couches basses ne peut être qu'une bonne chose.
On peut faire des cathédrales magnifiques, si les fondations sont bancales un jour ou l'autre le bel édifice s'effondrera.
Et puis à changer les GUI à chaque version d'OS c'est risquer de perdre les utilisateurs.
Souvenez-vous du tollé à la disparition du menu « pomme ».